SCIONZIER:LA COMMUNE VEUT RELANCER LE DEBAT....
Scionzier ne compte pas rester les deux pieds dans le même sabot. Après le début d'incendie au collège il y a dix jours, la commune envisage de relancer le Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, sous une forme restreinte.
Alors qu'une délégation de Scionzier venait de se rendre au Sénat exposer le côté novateur de sa politique de la Ville et d'Education, le collège Jean-Jacques-Gallay connaissait un acte de vandalisme, dans le week-end du 15 mai qui aurait pu avoir des conséquences aussi importantes qu'en juin 2006, quand la vie scolaire avait été détruite dans un incendie : des vitres brisées et du liquide inflammable versé dans une salle d'étude. Le feu s'est heureusement éteint de lui-même. La même nuit, des problèmes ont aussi été relevés à l'Espace Ados. Voilà qui vient chatouiller le souvenir d'octobre dernier, quand les caméras de vidéoprotection avaient été détruites et un agent ERDF agressé.
À l'époque, le 1er adjoint Jean Monié avait souhaité modérer les jugements sur le quartier du Crozet en particulier, et Scionzier en général. « Ce n'est pas une zone de non-droit laissée à l'abandon. Si on me trouve un truc qui manque dans le quartier, je suis le premier à prendre (...) il y a près d'une quinzaine de personnes de la mairie qui travaillent à l'accompagnement à longueur d'année. Il y a des éléments extérieurs de communes voisines, qui viennent parfois se mélanger avec des membres du quartier. Il nous faut garder un regard soutenu. » Était annoncée une étude sur les éclairages, défaillants et l'aménagement du coin du Pré Rouge. Déjà, l'élu soulignait que les fauteurs de troubles étaient une poignée et plutôt bien identifiés.
Un vigile quand des élèves sont exclus
Aujourd'hui, le discours est davantage proactif. Et l'élu reconnaît que l'ambiance n'est pas toujours simple à gérer au collège, notamment quand des indisciplinés sont invités à rester chez eux quelques jours... « La semaine dernière il y a eu des exclusions et on a mis un vigile à la sortie et renforcé également sur le gymnase, deux personnes au lieu d'une. » Du côté de la gendarmerie, on ne veut pas diaboliser ce quartier. Le major Martin de la brigade de Cluses/Scionzier insiste : « On retrouve au collège les mêmes problématiques que dans tous les établissements. Il y a certes des dégradations de temps en temps, mais pas plus, pas moins qu'ailleurs. On ne peut pas parler de violence urbaine. » Reste la volonté de Scionzier de ne pas attendre que cela dégénère et donc de relancer le CLSPD qui avait été mis en sommeil dès son début, au départ du procureur Michel Belin et parce que l'expérience d'y faire participer des jeunes n'avait pas été couronnée de succès... Les gendarmes ne sont pas contre « une remise au goût du jour » et attendent une éventuelle invitation.
Il y a plus d'une semaine, une rencontre s'était déroulée entre la mairie notamment et la principale du collège, Mme Duby.
« On souhaiterait mettre quelque chose en place de plus contraignant pour ces élèves renvoyés trois jours, qu'ils sortent avec quelque chose à faire, que ce soit dans les locaux de la mairie ou ailleurs », propose Jean Monié, avant de relancer donc l'idée d'un CLSPD réduit. Le projet, testé en pilote à Chateaurenard, s'appelle CCTP : cellule de citoyenneté et de tranquillité publique. Il s'agit d'une instance d'examens des cas individuels problématiques et joue le rôle d'un conseil des droits et devoirs des familles.
Quant aux caméras de vidéoprotection, les six endommagées sont sur le point d'être remboursées par les assurances et remplacées (à des emplacements différents) par du matériel encore plus costaud que les précédentes, qui étaient supposées l'être déjà. Et six autres sont en appel d'offres. Selon l'adjoint André Férigo, elles seront posées simultanément dans tout Scionzier, « sans stigmatiser aucun quartier » .
DAVID GOSSART AVEC AC
Le Messager